MAMI WATA, la restauration de la gloire d’une divinité (2024)

Tourné en noir et blanc à Mono, dans le sud-ouest du Bénin (Afrique de l’Ouest), ’Mami Wata’’ est porté à l’affiche par l’actrice ivoirienne, Évelyne Ily Juhen qui y joue le rôle de Prisca, protégée de Zinwe, fille de Mama Efe.

MAMI WATA, la restauration de la gloire d’une divinité (1)

MAMI WATA (sirène des eaux, déesse) est une légende, une divinité aquatique, bien connue dans les pays de l’Afrique et encore présente dans l’imaginaire et la croyance des peuples. Une histoire bien africaine portée au cinéma par le réalisateur nigérian, C.J. “Fiery” Obasi. Un troisième film de lui qui porte un regard culturel bien africain pour mettre en lumière le cinéma ‘’made in Africa’’.

De Mami Wata portée au cinéma, ce n’est pas une première, car en novembre 2021, était diffusée la série gabonaise (8x52 minutes) « Mami Wata, le mystère d'iveza » (drame, suspense, horreur) et réalisée par la franco-gabonaise Samantha Biffot. Bien sûr, l’approche et la démarche créatrice sont bien différentes.

Après sa première mondiale en sélection officielle au Sundance Film Festival, en janvier 2023, Mami Wata (Drame, Thriller) de C.J. “Fiery” Obasi (107 min), sera fin février – début mars au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), dans la catégorie long métrage (sélection officielle). Seront en compétition pour l’Etalon d’or, 15 films de différents pays d’Afrique. Et Mami Wata fait déjà parler de lui. A l’indice l’IMDb (Internet Movie Database), Mami Wata séduit avec un score de 8,4/10.

C’est en 2016 que l’idée du film Mami Wata a été dévoilée par C.J. “Fiery” Obasi. Un projet muri et développé sur le continent et en Europe à travers des rencontres professionnelles et workshops dont Ouaga Film Lab (Burkina Faso), le DurbanFilmMart (Afrique du Sud), le (9è) Final Cup du 78è Festival international de Film de Venise (5-7 septembre 2021).

Ainsi, pour la post-production, le film aura bénéficié d’un appui financier de ‘’Les Ateliers Yennenga’’ (FESPACO) pour avoir remporté le Prix Fespaco d’aide à la Post-Production (7500 Euros). Egalement bénéficiaire du Fonds Suisse Visions Sud Est d’un montant de 20.000 Francs Suisse (sur 172 projets soumis, 5 en ont bénéficié).

Tourné en noir et blanc à Mono, dans le sud-ouest du Bénin (Afrique de l’Ouest), Mami Wata est porté à l’affiche par l’actrice ivoirienne, Évelyne Ily Juhen qui y joue le rôle de Prisca, protégée de Zinwe [Uzoamaka Aniunoh] - fille de Mama Efe [Rita Edochie].

Le fait de tourner au Bénin est symbolique dans la création car chaque année, le pays célèbre à Ouidah la déesse Vaudou de la mer : Mami Wata. Une divinité qui procure (selon ses adeptes) richesse, pouvoir, santé, fécondité, beauté, etc.

MAMI WATA, la restauration de la gloire d’une divinité (2)Fiery Film

Francophone, le jeu d’Evelyne est une performance car le broken english (patois nigérian) qui est loin d’être son quotidien, est le vecteur par lequel le réalisateur véhicule l’histoire que racontent ses personnages dans Mami Wata.

La photographie, signée de la Brésilienne Lílis Soares, est techniquement séduisante et apporte un caractère authentique au film. Pas surprenant que le film ait remporté le 27 janvier 2023 au Sundance Festival le prix de la meilleure photographie !

C’est muni d’une Arri Alexa Mini, sa caméra ‘’favorite’’ – lentille Zeiss CP3 et Angénieux zoom – que la Brésilienne Soares a filmé (au format brute Arriraw) essentiellement dans la nuit éclairée de feu de bois, en bordure de mer ou/et dans la forêt de Mano.

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Le format ARRI conserve la réponse des couleurs naturelles de la caméra (dans l’obscurité). Par la qualité des lentilles, Soares pouvait s’assurer de résultats probants en termes de texture, de profondeur et des mouvements. Aussi faut-il souligner que le casting des acteurs a privilégié leur teint ébène. Ainsi, la texture de l’océan dans la clarté de la nuit, les contrastes étaient des éléments importants pour conférer au film son authenticité. Pour C.J. “Fiery” Obasi, le film n’est qu’ «une pure expression et décomplexée d'amour pour le cinéma et pour les corps sombres»

Par conséquent, ce qui définit le mieux ce film, c’est l’originalité de la création, le narratif et l’esthétique. Aussi la mise en avant des ornements, du vestimentaire et de la coiffe.

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Depuis 2019, l’Ivoirienne Évelyne Ily est devenue une habituée du Fespaco. La même année, alors productrice et actrice, elle y a présenté Résolution, film réalisé par Boris Oué et Marcel Sangne qui a reçu le prix CEDEAO de l'intégration et le prix Félix Houphouët-Boigny. Pour une première, ce fut un succès et le talent de l'actrice, productrice et réalisatrice a même été salué, outre le FESPACO, au Festival International du Film de Bruxelles.

Synopsis

Lorsque l'harmonie d'un village est menacée par des éléments extérieurs, deux sœurs doivent se battre pour sauver leur peuple et redonner à la terre, la gloire d'une déesse sirène.

Dans le village d’Iyi, les villageois vénèrent la divinité sirène Mami Wata et se tournent vers leur guérisseuse Mama Efe, l’intermédiaire entre eux et Mami Wata, ainsi que la fille de Mama Efe, Zinwe, et sa protégée, Prisca. Lorsque les enfants commencent à mourir et à disparaître, Jabi, un habitant de la région, sème le doute dans la population, tandis que Zinwe s’enfuit, poussée par sa propre angoisse. Bientôt, l’arrivée d’un seigneur de guerre rebelle, Jasper, fait pencher la balance en faveur de Jabi. Mama Efe est assassinée et Jasper en profite pour prendre le contrôle du village, tandis que Prisca et Zinwe doivent comploter pour sauver Iyi et restaurer la gloire de Mami Wata à Iyi.

Réalisateur : C.J. “Fiery” Obasi

Genre : Long Métrage : 1 H 47 mn

Distribution

Évelyne Ily Juhen (Prisca)

Uzoamaka Aniunoh (Zinwe)

Emeka Amakeze (Jasper)

Kelechi Udegbe (Jabi)

Rita Edochie (Mama Efe)

Tough Bone (Ero)

Tim Ebuka (Moussa)

Sofiath Sanni (Alima)

David Avincin Oparaeke (Ajah)

Hidaya Ibrahim (Oli)

Monalisa Stephen (Binti)

Clinton Ovunda (Barman)

MAMI WATA, la restauration de la gloire d’une divinité (2024)
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